Le domaine de l’électricité est vaste et complexe, nécessitant une série de compétences spécifiques pour assurer la sécurité des installations et des personnes travaillant à proximité ou en contact avec ces dernières. C’est dans ce contexte que sont nées les habilitations électriques, dispositif réglementaire destiné à valider les compétences indispensables pour intervenir sur des équipements électriques. Cette validation prend la forme de différents niveaux et catégories d’habilitation électrique. Dans cette publication, nous vous invitons à découvrir les types d’habilitations électriques qui existent et comment elles se répartissent au sein du monde professionnel.
Habilitations électriques : un système encadré par la loi
Afin de garantir la formation adéquate et la compétence technique nécessaire au travail sur les installations électriques, le dispositif d’habilitations électriques est encadré par la réglementation française. La norme NF C 18-510, actualisée en 2019, définit les conditions dans lesquelles un travailleur peut être habilité à exercer ses fonctions sur différents types d’équipements électriques. Les employeurs ont ainsi l’obligation de s’assurer que leurs salariés disposent des qualifications requises pour intervenir sur des installations électriques.
Les différents niveaux d’habilitation électrique
Il existe deux niveaux principaux d’habilitation électrique : les habilitations basse tension (BT) et les habilitations haute tension (HT). Chaque niveau est subdivisé en différentes catégories définissant le type d’opérations que l’intervenant est autorisé à effectuer.
Les habilitations basse tension (BT)
Les interventions sur les installations électriques basse tension sont celles réalisées sur des tensions inférieures à 1000 volts en courant alternatif, ou moins de 1500 volts en courant continu. Les habilitations BT se déclinent en plusieurs catégories :
Exécutant électricien :
– Habilitation B0 : cette habilitation permet au salarié d’effectuer des manœuvres d’exploitation et de résoudre des problèmes simples sans danger, sous la responsabilité d’une personne qualifiée.
– Habilitation B1 : il s’agit d’une habilitation pour les opérations élémentaires sur des installations électriques non dangereuses, incluant des travaux de pose et dépose d’équipements, manipulation de moteurs électriques, etc.
– Habilitation B2 : ce niveau permet au titulaire de réaliser des interventions plus complexes, telles que des mises en service ou hors-service, essais, diagnostics et réparations sur des équipements électriques.
Chargé d’intervention :
– Habilitation BR : attribuée aux personnes ayant une formation théorique et pratique approfondie, elle habilite l’intervenant à exécuter tous types de travaux en basse tension, comme des dépannages, réglages, essais, mesures, etc., ainsi qu’à guider les exécutants électriciens dans leurs tâches.
Chargé de travaux :
– Habilitation BC : cette habilitation est réservée aux personnes ayant des compétences en gestion de chantier, responsables de la coordination et du suivi des interventions d’exécutants électriciens et chargés d’intervention.
Les habilitations haute tension (HT)
Contrairement à la basse tension, la haute tension fait référence aux installations électriques dont la tension est supérieure à 1000 volts en courant alternatif ou 1500 volts en courant continu. Les catégories d’habilitations HT sont moins nombreuses que celles de la BT :
– Habilitation H0 : similaire à l’habilitation B0, elle autorise l’intervenant à effectuer des manœuvres d’exploitation sur des équipements électriques haute tension. Cependant, un recyclage périodique est obligatoire pour maintenir ce niveau d’habilitation.
– Habilitation H1 : permettant de réaliser des travaux sur des installations électriques non dangereuses, l’habilitation H1 est assortie d’une formation spécifique à la manipulation et au diagnostic des équipements sous haute tension.
– Habilitation H2 : offrant la possibilité d’effectuer des interventions sur des installations électriques dangereuses, l’habilitation H2 est attribuée aux professionnels possédant une solide expérience dans la détection et la résolution de problèmes liés à la haute tension.
La procédure d’habilitation électrique
Pour obtenir une habilitation électrique, le travailleur doit suivre un processus en trois étapes :
1. La formation : le salarié doit suivre une formation théorique et pratique adaptée au niveau d’habilitation souhaité, dispensée par un organisme reconnu dans le domaine de l’électricité.
2. L’examen : à l’issue de la formation, le candidat doit réussir un examen écrit et/ou pratique vérifiant ses compétences en matière de sécurité, de prévention des risques électriques et de réalisation des différentes opérations associées à son niveau d’habilitation.
3. La délivrance de l’habilitation : si le candidat est jugé apte, son employeur lui délivre alors un titre d’habilitation sous forme d’un symbole (B0, B1, B2, etc.), accompagné d’une liste précise des tâches autorisées dans le cadre de son emploi.
Il est important de noter que les habilitations électriques ont une durée de validité limitée, généralement fixée à 3 ans. Passé ce délai, le travailleur doit effectuer un recyclage afin de maintenir ses compétences et connaissances à jour, ainsi que pour renouveler son habilitation.
Les habilitations électriques jouent un rôle fondamental dans la prévention des accidents liés aux interventions sur des installations électriques, contribuant à assurer la sécurité des personnes et des biens. Il est essentiel pour les employeurs de veiller à ce que leurs salariés soient formés et habilités pour effectuer leur travail dans des conditions optimales et dans le respect des réglementations en vigueur.